La haie fruitière
ou haie comestible

On aime à penser les aménagements paysagers, en gardant toujours en tête un grand principe permacole : « un acteur écologique, plusieurs fonctions ». La haie fruitière en est l’illustration parfaite : elle additionne les atouts de la haie bocagère (brise-vue, brise-vent, biodiversité, ombre, etc.) aux aménités de la nature nourricière.

Pictogramme haie fruitière

Une haie fruitière bien réfléchie permet d’étaler de délicieuses récoltes de baies et de fruits de mai à novembre. Tout comme la haie bocagère, l’implantation peut s’imaginer en 2 ou 3 strates selon la place disponible au sol et la distance au voisinage.

Les arbres et arbustres
a fruits comestibles

La haie nourricière peut s’imaginer sur plusieurs strates, comme la haie bocagère. Sur la strate arborée, nous chercherons à obtenir une belle symbiose en diversifiant les espèces, et en suivant cette combinaison de 4 :
  1. Fruitier sur tige (pommiers, poiriers, pruniers, cerisier, figuiers, pêchers, plaqueminiers)
  2. Fixateur d’azote (caraganier de Sibérie, robinier faux acacia, baguenaudier, goumi du Japon, indigottier, argousier)
  3. Liane grimpante, en tant que « pompe à minéraux » (vigne, vigne chocolat, kiwi, kiwaï, mûrier, passiflore, houblon, Schisandra rubrifolia)
  4. Grands arbustres à fruits et baies comestibles, au port plus buissonnant (noisetier, sureaux, néflier, cognassier, grenadiers)
  5. Retour au fruitier sur tige et ainsi de suite…

La strate immédiatement inférieure concerne les arbustes à fruits comestibles, où les délicieuses baies rouges ou noires attendent une main gourmande… Pour maximiser les récoltes et réduire le risque de maladie, nous serons attentifs à éloigner les sujets d’une même espèce.

La règle absolue : inviter la diversité sur une même zone, en multipliant les combinaisons. Les arbustes à fruits et baies que nous privilégions sous le climat vendéen sont résistants au gel (-5° avec un paillis protecteur) :

  • Myrtillier
  • Cassissiers
  • Groseillers
  • Amélanchier
  • Framboisiers
  • Baie de mai
  • Goji
  • Arbre aux faisans
  • Aronie
Photos d'un groseillier, détail sur les feuilles et les groseilles

Les couvres sols gourmands : ​
des baies rouges en abondance

La haie fruitière pourra être protégée par un épais paillis, afin de limiter le désherbage, l’évaporation de l’eau et de stopper le rayonnement solaire direct. Une autre solution consiste à remplacer le paillis par un couvre-sol vivant. Les avantages sont multiples : apports de nutriments et de minéraux, floraison mellifère, et récoltes gourmandes dès qu’il s’agit de fraisiers, canneberges ou d’airelles.
Couvre-sol en paille
Paillage copeaux de bois
Couvre-sol de fraisiers
La symbiose sera encore plus parfaite si la haie fruitière comporte également des aromatiques et des herbes médicinales. Ces plantes jouent souvent un rôle de régulateur dans les maladies ou de répulsif pour certains ravageurs. Autre avantage, elles se récoltent et viennent compléter la pharmacie maison et la tisanerie une fois séchées.